
À la rencontre de ...
Partager un savoir-faire
« J’ai travaillé dur avant de m’installer, un an et demi à essayer, jeter, recommencer jusqu’à être suffisamment satisfait de mes premiers couteaux pour les offrir à la famille. Ensuite, la presse locale m’a aidé, puis les marchés et le bouche-à-oreille m’ont lancé. Je ne me sentais pas légitime pour partager ce savoir-faire avec les gens, mais cela s’est fait naturellement et j’y prends beaucoup de plaisir. C’est un artisanat qui doit vivre et être transmis. Comme le couteau lui-même est un objet très personnel que l’on peut donner, léguer. »

Une expérience inoubliable
« Un jour j’ai décidé de suivre un stage pour faire un couteau. Cela a été une expérience inoubliable, avec une révélation : le travail de la forge. « Quand j’ai forgé pour la première fois, j’ai voulu en faire mon métier, en ayant aussi le bonheur de créer et d’être mon propre patron. Je connaissais des forgerons qui m’ont donné des outils, des couteaux. On m’a offert des bois. J’ai réussi à acheter une première machine et puis une autre ; chaque année je complète l’équipement de mon atelier. »
Emmanuel fabrique des couteaux pliables, dans la tradition, selon plusieurs modèles qu’il a imaginés ou répondant aux attentes de ses clients : « Ce sont des couteaux inusables, faits pour être utilisés au quotidien. »

« J’aime transmettre »
« Je n’ai jamais aimé l’école, mais curieusement j’ai découvert que j’aimais transmettre. »
Et visiblement ses élèves apprécient également puisque ses stages d’apprentissage et de réalisation d’un couteau personnalisé (sur deux jours) constituent une part significative de ses revenus.
« Souvent, le stage est un cadeau que l’on offre pour Noël ou un anniversaire. Et cela touche des gens très différents, de l’ouvrier au chef d’entreprise, beaucoup de retraités aussi, parce qu’ils ont plus de temps.


Mayennais et fier de ma région, je mets un point d ‘honneur à la revalorisation des matériaux locaux, 75 % du bois utilisé dans ma coutellerie est du bois de la région afin de mettre en valeur notre flore local, 60 % de mon acier est de la récupération grâce à un réseau construit depuis des années avec les collectivités, professionnels mais également des dons par des particuliers, en échangeant avec les personnes lors des stages ou sur les marchés mais aussi des trouvailles lors de brocantes locales.
Toutes mes pièces sont uniques et façonnées de A à Z dans mon atelier. Lors de stages, l’accueil est essentiel, l’ambiance est détendue avec pour maîtres mot : le plaisir et se faire plaisir. C’est avec une écoute attentive, que je prends en considération la demande de la personne, aussi bien lors de stages que pour une commande. Je réponds aux envies (voir aux exigences de chacun) afin de créer le couteau dont les personnes ont toujours rêvé.
Emmanuel

La Vallée de l’Erve à Saulges, de l’oratoire Saint-Céneré au canyon des grottes préhistoriques. J’ai un lien particulier avec ce lieu. Enfant, j’y venais souvent. Aujourd’hui, j’y trouve des bois mort ou coupés pour mes couteaux.