Autour du Château dominé par les seigneurs de Laval, devenus gouverneurs de Bretagne, se développe un riche patrimoine attestant du dynamisme de l'économie textile jusqu'à la veille de la Révolution.
Quittant la cour du château, on parvient sur « le Grand Pavé » qui constituait le coeur de la ville d'Ancien Régime. Le comte Guy XVII de Laval y fait bâtir une somptueuse galerie renaissance en 1542, en s'inspirant très largement du modèle royal de Fontainebleau. A la Révolution, le bâtiment devient palais de justice.
La guillotine se dresse alors devant la maison de la Bazoche ou de la Béraudière (n°10) dont la façade inspirée des pavillons de la place des Vosges à Paris, avec ses fenêtres à bossage et son haut toit d'ardoises, porte encore le millésime attestant de sa construction en 1615. Elle est contemporaine du pavillon d'entrée du château édifié dans le prolongement de la maison Pierre Briand qui présente une intéressante mise en oeuvre mêlant structure à pan de bois et briques.
De la place, on aperçoit également la silhouette imposante de la cathédrale de la Trinité. Ce monument construit à partir de 1070 présente une synthèse intéressante des différents styles architecturaux religieux de l'époque romane au 19e siècle.
En 1855, l'édifice, devenu cathédrale, accueille Mgr Wicart, premier évêque de la Mayenne.
3La Place Saint Tugal
Après avoir laissé sur la gauche la maison de la Bazoche, on aboutit devant l'imposante façade du palais de justice.
Construit en 2006 sur les plans de l'architecte Roubert, l’édifice présente un porche monumental ouvert sur un atrium desservant salles d'audience et espaces à caractère administratif. La sobriété de ses lignes architecturales permettent d'inscrire cette construction contemporaine dans son environnement historique et contribue à doter le quartier d'un nouveau pôle patrimonial fort, à l'image des maisons à pan de bois (n° 12, 14 et 16) datées de la fin du Moyen-âge ou bâtiment de style néo-classique ayant fait office, jusqu'en 1976, de bibliothèque municipale.
Au pignon est de ce dernier édifice, subsistent les vestiges en élévation de la première travée de la nef d'un édifice religieux, dont on peut également percevoir un chapiteau sculpté matérialisant le départ du couvrement en ogives. Il s'agit de l'église collégiale Saint-Tugal, construite à partir de 1444 sur les vœux d'Anne, première comtesse de Laval, qui en fait la nécropole familiale. Abandonné à la Révolution, le bâtiment sert d'abord d'écuries avant d'être progressivement démantelé et de voir également son cloître détruit.
4La rue Renaise
Après avoir laissé à gauche une fontaine publique du 17e siècle dotée d'une élégante coquille en marbre surmontée d'un fronton triangulaire, on emprunte la rue des Béliers puis la rue Renaise, que l’on remonte vers la Cathédrale. Cette artère présente encore un parcellaire original, de type laniéré, hérité du Moyen-âge.
Les archéologues y voient d'ailleurs les traces du premier bourg de Laval, fondé au 11e siècle aux abords du château.
Néanmoins, les façades alignées sur rue marquées d'éléments ornementaux caractéristiques (balcons de fer forgé, heurtoirs, portes millésimées) renvoient aux premières transformations opérées dans l'espace urbain au 18e siècle.
5La Place Hardy de Lévaré
En longeant le chevet plat de la cathédrale, dont le style gothique flamboyant matérialise les aménagements du monument à la fin du Moyen-âge, il est possible de rejoindre la place Hardy de Lévaré.
Une statue de Jeanne d'Arc, élevée en 1910, rappelle que Guy XIV de Laval et son frère, André de Lohéac, futur maréchal de France, ont combattu au côté de la « pucelle ».
En lieu et place du square qui s'y trouve aujourd'hui, il faut imaginer jusqu'au milieu du 18e siècle la présence d'une puissante fortification, au plan en demi-lune, faisant office de boulevard d'artillerie protégeant les abords immédiats de la porte Beucheresse. Ouvrage défensif constitué de deux tours semi-circulaires flanquant un étroit passage voûté, ses flancs sont percés d'archères et ses murs couronnés de mâchicoulis.
Devenue privative au 19e siècle, cette construction a vu naître, en 1844, celui qui passera à la postérité sous le nom du Douanier Rousseau, père de l'Art Naïf.
6La Place de Hercé
Derrière la grille, la promenade Anne d’Alègre renvoie au souvenir de la dernière dame de Laval, retrouvée en 1987 dans la chapelle du château.
Cette promenade se développe le long des anciennes douves du mur d’enceinte sud protégeant la ville depuis le 13e siècle.
Au sortir de cet espace, la rue des Éperons conduit à droite vers une vaste place portant le nom de celui qui l’a fait aménagée, Jean-François de Hercé, d’abord maire de Laval (1814-1829) puis évêque de Nantes (1838-1848). Répondant au nom de Montmartin, ce site péri urbain connaît une première occupation à partir de 1621 avec l’installation des scolastiques de Poitiers qui fondent un couvent de Bénédictines.
Détruit à la Révolution, cet établissement monastique laisse la place à un espace urbain marqué par des hôtels particuliers de style néo-classique comme l’hôtel de Pignerolle, à l’élégante façade marquée de bustes à l’antique, situé au n°11, ainsi qu’à de grandes réalisations publiques. La première, l’ancien musée des Beaux-arts (1899) prend la forme d’un bâtiment de style néo-grec, conçu sur les plans de l’architecte Léopold Ridel.
La seconde, la salle polyvalente (1976), reprend l’emplacement du palais de l’industrie, chef d’oeuvre de style Baltard finalement détruit, et arbore un parti architectural plus contemporain, inspiré du palais des sports de Grenoble.
Une porte ménagée sur la place des 4 docteurs Bucquet permet de regagner le centre historique par la rue des Chevaux.
À proximité de la cathédrale, la rue de la Trinité présente l’un des exemples les plus remarquables de construction à pan de bois du tout début du 16e siècle. L’hôtel de Clermont, siège urbain de l’abbaye cistercienne éponyme, offre une façade agrémentée de sculptures répondant à un programme cohérent d’iconographie religieuse. Aussi peut-on distinguer, de gauche à droite, les figures de Saint Benoît et Saint Bernard côtoyant celle de la Vierge à l’Enfant.
Du côté de la cathédrale, Saint- Christophe et Sainte-Barbe complètent ce décor symbolique, assurant à la fois respectivement la protection des voyageurs et celle de l’îlot urbain contre les risques d’incendie